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Cher lecteur,

Comme prévu, j'ai laissé place à l'imprévu. Voire à l'improvisation. Après une nuit à l'hôtel à Chambéry, je devais aller jusqu'à Saint-Jean-de-Maurienne en train. Mais lors du petit déjeuner, ma charmante hôte m'a montré le paragraphe consacré à l'état des cols dans son journal. "Galibier : ouverture prévue dans la journée". "Limite pluie-neige entre 2500 et 3000m". Une information m'encourageait à me lancer à l'assaut du Galibier, l'autre me retenait. Ce n'est que dans le train, en appelant le numéro d'information du conseil général que j'ai tranché. Galibier ouvert, je ne raterai pas ça ! Tant pis si il reste une petite couche de neige au sol. Je finirais à pied. Je m'arrête donc finalement un arrêt plus loin que prévu, à Saint-Michel-de-Maurienne.

Le contrôleur est assez mesquin pour me faire payer les 1€40 de différence. D'habitude l'honnêteté paye. Quand je disais à la maitresse qu'elle m'avait mis un point en plus, elle me le laissait. Des mauvaises habitudes à rationaliser ! La prochaine fois je frauderai.

J'attaque donc le col du Télégraphe (1566m) dans la fraicheur, à 9h. 850m de dénivelé avec beaucoup de passages à plus de 8% et du brouillard. Une bonne mise en jambe. Vers 1200 mètres d'altitude, la neige apparaît sur le bord de la route. Mais les cours d'eau déchainés que je croise m'indiquent que les 30cm de neige de la veille fondent rapidement. Je finis la montée rassuré sur ma forme, mais inquiet en raison de petites douleurs tendineuses aux genoux (alors que je reste sur 3 jours avec uniquement de la natation !). Je finis la montée en 52min.




Un torrent dans Valloire


Je m'habille chaudement pour redescendre vers Valloire (1400m). Je n'oublie qu'une chose : les lunettes. Je ne tarde pas à m'en rendre compte en me prenant une grosse bestiole dans l'oeil (un moineau ou un truc comme ça...).

Là, la montée vers le Galibier commence fort. Quelques passants m'encouragent. J'ai déjà l'air à l'agonie ?... Je croise un panneau qui met en garde contre les vols d'avion à basse altitude. Cela m'inquiète. Je décide de me coucher au maximum sur le vélo pour éviter la décapitation. Un second indique que le col est toujours fermé... Pas crédible vu le nombre de voitures qui arrivent en face de moi. Au pire je prendrais le tunnel à 2500m.

Un peu plus loin, je profite de pentes plus clémentes, puis on repart vers des gradients de 7 à 10% jusqu'au sommet. L'enneigement est quasiment continu vers 1900m. Au loin, on devine le sommet dans le brouillard. Je m'arrête régulièrement pour m'habiller plus chaudement. Je m'isole aussi face à la pluie qui apparaît. Je suis content d'avoir pris un sac poubelle pour protéger mon sac ! Heureusement, le vent est faible. Lors d'un de ces arrêts, un couple de belges en camping-car me demande si tout va bien. Ils sont sympas ces belges quand même ! Vivement qu'ils deviennent français !




Les derniers lacets du col du Galibier


A 2km du sommet, la pluie se renforce et je commence à avoir froid. A 1km du sommet, l'embranchement avec le tunnel. La route vers le sommet est dégagée, je m'y engage et je roule à côté des murs de neige. Au sommet (2650m), on sent que la pluie est à la limite de la neige. J'ai froid et je me change rapidement. Le paysage est magnifique. Dommage qu'il soit largement masqué par les nuages. J'ai roulé 2h46. Il est 12h30 environ.



Les murs de neige vers 2600m sur le Galibier


Dans la descente, je réalise que mes freins son HS. Vu la flotte qui ruisselle sur la route, je ne pouvais de toute façon pas descendre très vite. Je suis habillé du mieux possible mais je suis mouillé et j'ai froid. Je m'arrête après 20km de descente devant un snack ouvert à Monetier. Je n'ai rien mangé depuis mon sandwich jambon-vache qui rit (oui, c'est le pays du fromage ici...) du petit-déjeuner. Il est 13h30. Je mange et je me réchauffe jusqu'à 14h.

Puis je termine les 15km de légère descente jusqu'à Briançon et mon hôtel à 1200m.

74,5km en 3h55 et 2100m de dénivelé positif. Petite journée? Oui, si je m'étais arrêté là. Mais après avoir pris une douche chaude, et en voyant que la pluie s'est arrêtée, je pars vers 16h faire le col de Montgenèvre (1860m).

Mauvaise idée... La pluie revient avec intensité près du sommet. Je finis les 14,5km de ce col assez facile en 55min. Je n'ai pas repris d'eau en partant et j'en ai manqué toute la montée. Mais je ne trouve que de minuscules lavabos insuffisants pour refaire le plein.

Je redescends finalement à sec. Mes freins ne fonctionne plus du tout. Je descends à 25km/h, freins serrés en permanence, sous une pluie battante, pour ne pas prendre trop de vitesse. Je rentre finalement trempé. La patronne de l'hôtel admire mon courage. Je dirais plutôt que ma naïveté est ridicule.

29km en 1h23 pour ce deuxième parcours. Soit un total de 103,5km en 5h18. J'arrive plus haut que je ne suis parti, et j'ai eu un dénivelé positif de 2800m sur cette courte distance, ce qui explique la relativement faible moyenne.

Ce soir, j'ai mangé dans le restaurant de l'hôtel pour éviter d'aller reprendre la pluie à l'extérieur. J'y ai passé le repas avec un septuagénaire qui monte les cols en tricycle. Il m'a montré sa machine, parlé des 400 cols qu'il a escaladés. Intéressant. Les cols d'Izoard et de la Bonnette que je passerai demain et après-demain sont parmi ses préférés ! Et la météo devrait être plus clémente...

A demain !

Tag(s) : #Route des Grandes Alpes