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Cher lecteur,

 

Tout d'abord un petit résumé de ces derniers jours d'entraînement.

Mercredi 9 mai : Entraînement de course à pied avec le club (VMA courte, 20 * 200 mètres)

Jeudi 10 mai : Enchaînement montée de la Gineste à vélo, course dans le massif des Calanques au crépuscule, retour à vélo vers Marseille : 1h20

Vendredi 11 mai : Natation club

Samedi 12 mai : 153 km de vélo, 5 heures

Dimanche 13 mai : 80 km de vélo (2h40) puis immédiatement 12 km de course à pied (53 min)

Lundi 14 mai : Natation club

Mardi 15 mai : Enchaînement montée de la Gineste à vélo, course à pied au sommet, retour à vélo vers Marseille, puis entraînement natation club (2h30)

Mercredi 16 mai (jour de congé) : 3 heures de multi-enchaînement : montée/descente de la Gineste (13 km, 265 mètres de D+) + 3 km de course à pied dans les collines, répété 4 fois. Puis Entraînement course à pied du club.

Jeudi 17 mai : Enchaînement sur le format half ironman : 2 km de natation, 90 km de vélo, 15 km de course à pied (5h)

Vendredi 18 mai : Repos forcé, entraînement de natation annulé

Samedi 19 mai : Half ironman de Palavas (4h36)

Dimanche 20 mai : 45 km de vélo (2h) puis 2h40 de course à pied

 

Soit, du lundi 7 mai au dimanche 13 mai, 16h20 d'entraînement. Et une nouvelle montée en volume dans la semaine du 14 au 20, avec 22h d'entraînement.

 

Mon bon résultat de Sausset m'a encouragé. Mais ce n'était qu'un sprint. Même si je ferai les épreuves de la D3 à fond, l'objectif de cette première partie de saison est bien l'ironman de Nice. C'est pour cette raison que j'ai encore augmenté le volume d'entraînement cette dernière semaine, avec notamment 1 multi-enchaînement de 3 heures, 2 triathlons longue distance (dont un à l'entraînement), et pour finir 2h40 de course à pied. Cela donne un total de plus de 18 heures d'entraînement entre mercredi et dimanche (incluant un jour de repos), dont 85 km de course à pied !

 

Je m'étonne de ces chiffres, d'autant que j'ai pu rester à mon maximum d'intensité jusqu'à samedi, et faire une très bonne performance au triathlon longue distance de Palavas. Le format devait être 1,9 km de natation, 100 km de vélo et 20,6 km de course à pied. Mais le fort vent de mer a perturbé les plans des organisateurs. Les vagues étaient selon eux trop développées pour nous laisser nager au large. Nous avons donc nagé dans le canal qui relie la mer et les étangs.

 

Mais le vent créait un courant de surface dans ce canal. La distance apparente pour un nageur à contre-courant était donc supérieure à la distance réelle. Il a donc été décidé que nous ne nagerions que 1 km. Mais dès la mise à l'eau, chacun réalise que le courant est étonnament fort. Certains nageurs à l'échauffement parviennent à peine à avancer. Malgré cela, le peloton de 400 triathlètes se met progressivement à l'eau. J'y entre parmi les derniers, et c'est alors que je vois partir des nageurs 100 mètres plus loin, puis la sirène du départ ! Ils n'ont pas attendu tout le monde pour donner le départ ! Une bien triste organisation...

 

Les vidéos de la natation (à l'arrêt pour les derniers, c'est impressionnant !) :

 

 

 

 

 

Je comprends qu'il faut rester le moins longtemps possible dans le canal pour éviter de subir trop longtemps le courant. Je fais beaucoup d'effort pendant 15 min, près de la rive, où le courant est moins fort, puis je commence à faiblir. A chaque respiration, je vois la même chose, je n'avance plus. Je fais un dernier effort pour attendre la bouée qui marque la sortie du canal, puis la bouée à partir de laquelle on s'oriente vers la plage, les vagues dans le dos. Je m'oriente ensuite à partir de l'imposant phare de Palavas. Mais après une minute, je réalise qu'il faut encore contourner une digue. Je suis loin d'être le seul à m'être fait piéger ! A quelques mètres d'un tas de rochers, je tente de nager perpendiculairement aux vagues. Mais le courant m'interdit toute progression et me rejette toujours plus près de l'épis rocheux. Je cède finalement, comme bien d'autres, et je grimpe sur les rochers pour sortir de l'eau. Je rejoints la plage, puis la sortie de l'eau initialement prévue mais bien peu utilisée. Je suis dèjà usé. Je trébuche sur la plage avant de rejoindre le parc. Je me relève aussitôt couvert de sable...

 

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Sortie de l'eau, sur la plage

 

Cela ne suffit pas à me destabiliser. Je me défais de la combinaison rapidement, je mets casque et lunettes, et je pars, mon vélo à la main, pour conclure cette transition éclair. A la sortie du parc, je saute sur le vélo, les pieds sur les chaussures. Je casse les élastiques par mon premier coup de pédale. C'est parti pour 100 km de vélo dans le vent.

 

Ce vent est quasiment exclusivement de dos pendant toute la première partie du circuit, sur un terrain très plat. Ce sont des conditions pour les rouleurs puissants, pas pour un petit gabarit comme moi. D'autant que je reste prudent pendant la première heure. Je me fais autant doubler que je double. Après cette première heure, je regarde ma moyenne au compteur : 39 km/h ! C'est alors que nous attaquons une première colline, partiellement face au vent. Je commence ma remontée et je passe une dizaine de coureurs en 1 km. Dans l'enchaînement de petites côtes qui suit, je continue à lacher la puissance contenue jusqu'alors et je remonte progressivement.

 

Un virage à droite et je reconnais le paysage : nous sommes au pied de la principale difficulté du parcours, une longue montée de 400 mètres de dénivelé. A partir de ce moment là, il y a 50 km à parcourir avec le vent de face. Je suis alors 43ème d'après les spectateurs du bord de la route. Je compte les places gagnées. J'arrive au sommet 35ème, et en bas de la descente qui suit 32ème. Je continue mon effort dans les 20 derniers kilomètres, face au vent, pour remonter au niveau de la 25ème place environ. Je rattrape alors un partenaire de club. Nous arrivons ensemble dans le parc.

 

Je m'apprête à enfiler mes chaussettes, mais l'une d'elles s'est envolée avec le vent... Je regarde quelques secondes autour de moi. J'hésite à continuer à chercher. Mon partenaire passe derrière moi et me rappelle que la course est lancée et que je suis bien classé. Je renonce aux chaussettes et pars donc pieds-nus dans mes chaussures. J'avais aussi envisagé de changer de short et t-shirt pour être plus à l'aise en courant, mais cela m'aurait pris trop de temps. Je débute la course à pied sur un rythme prudent. Je redoute les crampes. Dès la sortie de Palavas je m'arrête 30 secondes pour satisfaire un besoin naturel. Je perds quelques places et les spectateurs m'indiquent alors que je suis 25ème.

 

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Dès la sortie du parc, il faut penser à se réhydrater.

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Le début de la course à pied

 

Vent de face dans la première partie. Je rattrape mon partenaire et je cours prudemment avec lui. Après 500 mètres, je me retourne et je vois 3 types qui s'abritent derrière moi. Je renonce à la prudence. J'ai fait un peu plus de 3 km et j'accélère. Je prends le temps intermédiaire avec deux coureurs, au loin. Ils m'avaient doublé en début de parcours et sont à 45 secondes. Cinq kilomètres après, je suis revenu sur eux, et je profite un moment de cette compagnie. Je suis 18ème. Nous doublons 2 coureurs avant le 10ème kilomètre, où je passe en 41 minutes. C'est une surprise pour moi d'être à cette vitesse. Mais je me sens toujours bien et j'accélère de nouveau pour distancer mes deux accompagnateurs. Je suis 14ème.

 

Vers le kilomètre 12, je croise le leader, qui en est lui à sa 18 ou 19ème borne. Beaucoup plus loin, le second, puis le troisième. Peu avant le demi-tour du kilomètre 15, je croise un groupe de 4 qui se tient en 100 mètres, puis un coureur isolé, le 13ème. Ils ont 3 minutes d'avance sur moi environ. Je continue sur le même rythme avec l'objectif de rentrer dans le top 10 ! Entre le kilomètre 10 et le kilomètre 15, j'ai mis 19 minutes. Je suis autant étonné que motivé par ce chrono. J'ai toujours de bonnes sensations. Je prends la 13ème place avant la fin du 16ème kilomètre, puis j'avale 3 coureurs alors que Palavas n'est plus qu'à 3 bornes. J'ai encore 150 mètres de retard sur le 9ème. Mais il me reste de l'énergie et de la puissance. Face au vent, une nouvelle fois, je le dépasse par surprise avec une vitesse élevée pour éviter qu'il envisage de me suivre. Je commence à peiner à quelques hectomètres de l'arrivée. Mes pieds frottent dans la chaussure. Les ampoules sont formées. Mais il est trop tard pour ralentir. J'ai encore mis 19 minutes entre le kilomètre 15 et le kilomètre 20. Je franchis la ligne d'arrivée avec un grand sourire malgré mes jambes brulantes, mes pieds douloureux, et mes irritations dans la nuque, sous les bras et à la taille.

 

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      L'arrivée.

 

C'est la première fois que je cours un triathlon de ce format sans crampes ! Au final, 4h36 de course, 9ème sur 395 partants. 23 minutes de natation et le 87ème temps, puis le 13ème temps à la première transition, 2h49 pour les 100 km de vélo et le 22ème temps, le 68ème temps à la seconde transition, et enfin 1h21 pour les 20km600 de course à pied, le 6ème temps.

 

Les résultats détaillés :

http://s288581967.onlinehome.fr/LIVE/masse/2012/PHL/pdf/LD_Scratch.pdf

 

Pour compléter et conclure ma lourde semaine d'entraînement, j'ai voulu faire un footing d'entraînement dans les calanques dimanche soir vers 19h30. Le problème est que je me suis perdu à 20h30 dans l'épais brouillard qui recouvrait le massif, alors que je n'avais croisé personne depuis mon arrivée sur place. Après m'être sérieusement inquiété, et alors que la nuit était presque complètement tombée, vers 21h15, j'en entendu un sifflement. J'ai couru aussi vite que j'ai pu pour identifier l'origine de ce son. J'ai d'abord aperçu un chien, puis deux silouhettes qui s'éloignaient. Je les ai rapidement rattrapé et elles m'ont indiqué la sortie.

 

Je suis donc sorti du massif vers 21h20, à 4 ou 5 kilomètres par les chemins de l'endroit où j'avais laissé mon vélo. C'est à dire à près de 10 km par la route. J'ai donc décidé de rentrer chez moi directement et d'ajouter 11 km sous une pluie intense. Un footing de décrassage qui aura duré au final 2h40...

 

La prudence et la modestie guideront mes prochains pas dans les plus belles collines de France !

 

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La carte des précipitations à l'heure où je suis rentré chez moi...

 

A la semaine prochaine, lecteur, pour le récit de la prochaine manche de D3 à La Ciotat !

Tag(s) : #Ironman France 2012